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Dans les années 1615-1623, un écart se creuse entre la poétique marinienne et les tendances du baroque littéraire romain. Tandis que Marino, à Paris, aboutit à un baroque « fleuri », c’est-à-dire à une esthétique du plaisir et du divertissement liée à des instances typiquement ornementales, à Rome la poésie devient un instrument « fructueux » de propagande, à l’enseigne d’une responsabilité pédagogique renouvelée et dans la lignée de la grande littérature jésuitique. En France, le baroque « fleuri » façonné par Marino oriente de manière décisive un groupe d’écrivains nés aux alentours de 1592-1601, à savoir la soi-disant « génération des années vingt » : Guillaume Colletet, Nicolas Faret, Tristan L’Hermite et Antoine Girard de Saint-Amant. Cette contribution vise à jeter un nouvel éclairage sur la poétique de ces auteurs, en examinant leurs propositions théoriques en rapport avec l’héritage de Marino. Il en résulte une définition inédite du genre de l’« idylle héroïque » et de la rhétorique du delectare.
AbstractBetween 1615 and 1623, a gap opens between Marino’s idea of poetry and Roman literary trends. In Paris, Marino shapes a baroque “fleuri”, that is to say a poetics of pleasure and entertainment grounded on ornamental ideals. On the contrary, in Rome literature tends to increase its educational responsibility, in line with the great Jesuit culture (baroque “fructueux”). The baroque “fleuri” modelled on Marino’s works decisively inspires a group of writers born around 1592-1601, the so-called “generation of the Twenties”: Guillaume Colletet, Nicolas Faret, Tristan l’Hermite and Antoine Girard de Saint-Amant. The paper aims to shed new light on the poetry of these authors, examining their theoretical propositions in respect of Marino’s legacy. The result is a new definition of the genre of « idylle héroïque » and the rhetoric of delectare.