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« La parole est un geste et sa signification un monde », allègue Maurice Merleau-Ponty dans Phénoménologie de la perception, et le corps, dans cette perspective, devient un « objet sensible à tous les autres, qui résonne pour tous les sons, vibre pour toutes les couleurs, et qui fournit aux mots leur signification primordiale par la manière dont il les accueille. » La réflexion du chercheur trouve un écho particulier dans un roman comme Déluge (2010) de l'écrivain belge Henry Bauchau, un récit qui montre que le corps est une courroie de transmission pour l'émotion, et un vecteur de transformation pour l'art, dans ce cas-ci pictural. L'originalité de cet ouvrage empruntant aux grands mythes fondateurs et bibliques réside dans sa vision métaphorique de la peinture, qui a besoin de la sensorialité pour se manifester. Dans cette perspective, l'image littéraire peut ainsi être envisagée comme une nouvelle manière d'appréhender le monde.
Abstract"La parole est un geste et sa signification un monde", says Maurice Merleau- Ponty in Phénomélogie de la perception. From that point of view, the body becomes a "objet sensible à tous les autres, qui résonne pour tous les sons, vibre pour toutes les couleurs, et qui fournit aux mots leur signification primordiale par la manière dont il les accueille". The researcher's reflection particularly finds meaning in Déluge (2010), a novel by Belgian author Henry Bauchau, in which the body is a vessel for emotion and a transformational vector for art (painting, in this case). The originality of this novel, which draws upon founding and biblical myths, resides in its metaphorical depiction of painting as an art requiring sensorial sensitivity in order to manifest itself. In this context, the literary image can be conceptualized as a new way of envisioning the world.