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En marge d’une recherche sur le dialogue philosophique des Délais de la Justice divine, la confrontation de celui-ci avec les Questions sur la Providence VIII et IX de Proclus, qui s’en inspirent, se propose de mettre en évidence les implications du choix générique sur la démarche et le contenu de la pensée par une analyse textuelle précise. On s’est pour cela limité à la question de la justice au niveau de l’individu (De sera 1-11 et Dub. VIII [= § 49-57]). Après avoir précisé le mouvement d'ensemble de chaque réflexion, l’étude se concentre sur deux points: la référence au paradigme divin, qui ouvre le dialogue de Plutarque (ch. 5) comme le « second parcours » de Proclus (54), situe d'emblée la réflexion du premier dans la perspective de la cause finale et intègre la dimension éthique à l'intérieur d'une vision globale du cosmos, qui correspond à la fois à la cosmologie propre de Plutarque et à la perspective anti-épicurienne, des Délais, tandis que le thème des remords, abordé par lui sous un angle purement éthique (ch. 9-10) et strictement situé dans l'hic et nunc, est réparti chez Proclus dans les deux « parcours » et conçu comme une préfiguration des peines éternelles, qui s'inscrit dans la reflexion sur la destinée de l'âme, étrangère ici-bas.
AbstractThis article resumes a comparison, already outlined in some of my previous studies, between Plutarch's De sera and Proclus' Questions on Providence. As a Plutarchist and philologist, I here propose a minute textual analysis, limited to the chastisement of guilty individuals (De sera 1-11 = Dub. VIII, §§ 49-57); my first aim is to highlight how the choice of different literary genres influences the way the train of thought develops in each text. I then focus on two points, which each author deals with in a different way. Firstly the divine paradigm: Plutarch (De sera, ch. 5) at once presents the whole discussion from the viewpoint of God (i.e. of the final cause), thus integrating the ethical dimension into a larger cosmological vision and introducing antiepicurian notes, whereas, later, Proclus only presents it in a narrower perspective (§ 54). Secondly, the feeling of remorse, of which Plutarch gives a very impressive picture (ch. 9-10), but nevertheless considers as a mere hic et nunc fact, is mentioned twice (§ 53 and § 57) by Proclus, who interprets it as a prelude to punishments in the afterlife, which is quite in keeping with his own interest in the destiny of the soul.