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Comme d’autres villes du Proche-Orient ancien, la ville de Ḥamat a été qualifiée de rabbah : « la grande » (Amos 6, 2). Ce titre a été attribué à d’autres villes, aux reines d’Ougarit et à la grande déesse de Byblos : la Ba‘alat Gubal. Les villes étant bien considérées comme des personnifications féminines, le titre de « Mère », qu’on retrouvera dans le grec « Métropole », pouvait leur être décerné. De même, les banlieues d’une ville importante étaient appelées ses « filles ». Cette idée sémitique de la ville comme une « Dame » a été l’un des éléments constitutifs de la conception de la Tychè orientale qui, à l’époque classique, était représentée par l’image d’une femme coiffée d’une couronne tourelée. L’image de la Tychè d’Amman est particulièrement pertinente puisque cette ville est appelée dans la Bible hébraïque Rabbat-‘Ammon. Une mosaïque de Madaba représente trois villes importantes comme des femmes arborant toutes trois la couronne caractéristique de la Tychè.
AbstractLike other ancient Near Eastern cities, Ḥamat was called rabbah: “the Great one” (Amos 6, 2). This title was also attributed to other cities, to queens of Ugarit and to the great goddess of Byblos : Ba‘alat Gubal. Represented as feminine personifications, towns have been called “Mother”, like in the Greek “Metropolis”, and their suburbs were called “Daughters”. The Semitic concept of the town as a “Lady” became, in the classical period, a constitutive element of the picture of the oriental Tyche as a woman wearing a mural crown. The head of the Amman Tyche is especially pertinent, since this city was called Rabbat-‘Ammon in the Hebrew Bible. A mosaic from Madaba represents three important cities as women wearing the characteristic crown of the Tyche.