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Cet article cherche à explorer les origines et le développement de l’enceinte monastique, de l’Afrique d’Augustin à l’Italie de Benoît, en rapprochant les données textuelles et les maigres traces archéologiques. Alors que les monastères envisagés par Augustin étaient des structures plus ou moins ouvertes au monde extérieur, les monastères en Italie, à l’époque de Benoît, sont devenus des espaces circonscrits dans une enceinte imperméable. L’expérience de la vie communautaire menée dans une clôture diffère fondamentalement de celle d’une communauté physiquement ouverte sur l’extérieur. Ainsi la présence ou l’absence de murs périphériques autour des monastères a pu exercer une forte influence sur la conception et la réalité quotidienne de la vie conduite à l’intérieur. Dans la dernière partie de l’article, l’auteur suggère que la pensée “semi-pélagienne» et en particulier les écrits de Jean Cassien ont influencé la théologie monastique et propose d’interpréter l’apparition de murs autour des monastères en Italie au VIe siècle comme la représentation architectonique d’un nouveau paradigme de la vie cénobitique.