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Cet article traite d’un certain nombre d’aspects relatifs à l’installation des Goths dans le Bas Danube. Il ne semble pas que l’accord de 382 ait eu l’impact supposé jusqu’à maintenant. Bien qu’il soit admis, grâce au bas-relief de la colonne d’Arcadius, que les populations indigènes reconnaissaient les Goths par leurs vêtements et, bien entendu, par leur langue, rien dans la documentation archéologique ne permet de distinguer ces derniers des « natifs ». Par ailleurs, la culture de « Săntana-de-Mureş / Cherineakov » ne paraît pas avoir existé : le seul élément trouvé dans les installations attribuées à cette « culture » (et aux Goths) est en réalité d’origine romaine et il n’y a aucune preuve que les autres éléments soient « gothiques ». Enfin, à la lumière des témoins archéologiques concernant la période suivant la bataille d’Andrinople et la première moitié du ve siècle, il apparaît que, quelle qu’ait été l’origine ethnique des occupants, une nouvelle politique a été engagée vers 400, qui a entraîné la construction de nouveaux forts et le réaménagement de plus anciens de manière à accueillir des soldats-fermiers. Malgré la disparition du système économique des villas, l’exploitation agricole a continué jusqu’à l’arrivée des Huns. Durant cette période (400-445), l’autorité militaire romaine et l’impôt de l’annone ont joué un rôle capital dans la préservation de la paix et les garnisons de soldats, qui étaient également engagées dans l’agriculture, ont assuré la sécurité sur la frontière comme à l’intérieur des terres, en même temps qu’elles ont continué à exploiter la richesse des ressources agricoles.