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La présente étude propose un bilan sur l’institution de l’otage (le transfert d’un être humain en garantie d’une transaction) dans l’Antiquité tardive, fondé sur l’analyse de près de 140 cas entre le ive et le viiie siècle, des îles Britanniques à l’Asie centrale. Dans l’Antiquité, l’otage constituait avant tout un signe et un symbole de soumission, mais aussi un vecteur de « diplomatie culturelle », et était presque toujours livré à Rome. Alors que son pouvoir diminuait par rapport à ses voisins, Rome continuait à échanger des otages dans des circonstances très variées : non seulement de traités « internationaux », mais aussi d’accords à court terme pendant la guerre ou encore pour régler les relations intérieures. L’otage cesse alors d’être une prérogative de l’empereur même. Dans l’empire byzantin et l’empire islamique primitif, se développe un modèle d’otage particulier : il est donné, reçu et échangé par des personnes ou des groupes variés, dans le cadre d’accords limités ou de soumissions à durée indéterminée, en relation avec des affaires internes ou externes aux régimes.