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Durant l'Antiquité tardive, une grande partie de la population de l'Empire romain voyageait, volontairement ou non; d'autres rêvaient de le faire. Quoiqu’il en soit, le nombre de documents fiables dont les voyageurs pouvaient disposer était plus faible qu’on a souvent voulu le dire. Il existait peu de cartes précises et la cartographie restait méconnue y compris de ceux qui possédaient des cadrans solaires portables capables d’identifier un lieu par sa latitude. La représentation de l’Empire restait donc schématique, à l’image d’un puzzle formé par l’ensemble des provinces. L’analyse montre que l’Itinéraire d’Antonin, pourtant d’importance unique a priori, présentait un assemblage inégal et désorganisé de différentes localités qui en faisait un document difficilement consultable. De la même façon, la valeur des deux anciennes cartes qui nous sont parvenues reste douteuse. Bien qu’il prenne la forme d’itinéraires censés aider le voyageur, le tracé complexe des routes de la carte de Peutinger est trompeur. La dimension des cartes réduit du reste leur fonctionnalité au-delà de la promotion de la puissance de Rome. Bien que détaillée, la carte de Madaba ne dessine aucune route : elle était destinée aux chrétiens avertis et n’avait pour objectif que d’informer les confréries et les pèlerins sur leur monde depuis l’époque de l’Ancien Testament. [Trad. de la Rédaction]