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Si le nom d’Honoré d’Urfé peut se lire à quelques reprises dans la correspondance de Giovan Battista Marino au début du XVIIe siècle, il reste difficile de déterminer les raisons exactes d’un tel rapprochement. Néanmoins, à observer leurs carrières respectives, il apparaît que la cour de Savoie joua un rôle similaire dans le parcours de ces deux auteurs, en permettant à ceux-ci d’excentrer quelque peu leurs activités littéraires - par choix ou par contrainte - du domaine français pour Urfé, ou italien pour Marino. Leurs œuvres, profondément marquées par la tradition bucolique, témoignent de cette posture auctoriale construite en partie aux confins de la France ou de l’Italie et portent en elles le rêve pastoral d’un « ailleurs » éloigné des vicissitudes du temps, qu’Urfé et Marino n’ont que trop connues.
AbstractAlthough we can read Honoré d’Urfé’s name on several occasions in Giovan Battista Marino’s correspondence, the concrete reasons and origins of such a connection still remain obscure to us. However, when observing their literary evolution, the Court of Savoy seems to have played a similar role in both cases, enabling the two writers to shift their activities from their own countries to other places. Deeply rooted in the pastoral tradition, their works partly reveal the positions of the authors, relocating themselves at the borders either of France or Italy, as well as offering a new version of the pastoral dream: the one of an imaginary land, remote from the contemporary vicissitudes.