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Les emprunts de Tristan à Marino sont bien connus. Cette étude de l’« Orphée » s’interroge sur le rôle de ces emprunts. Elle montre comment la déformation des images marinistes et la dispersion des motifs de l’Orfeo révèlent une poétique de l’image différente chez les deux poètes et une esthétique partiellement baroque également distincte. L’antithèse et l’oxymore, fondées sur une esthétique de la rupture, sont ainsi remplacées par des métonymies, des syllepses et un réagencement des vers, portés par une esthétique de l’illusion et du faux-semblant. Ces images construisent des relations entre des pôles pourtant contraires et offrent une cohérence voire une vraisemblance à la fable.
AbstractThis paper investigates Marino’s influence on Tristan’s poetry. It shows how Tristan deeply reworks and reshapes the marinist imagery, as he works out a different poetics of the image. So, instead of Marino’s antithesis or oxymoron, the idyll « Orphée » makes use of figures of speech like metonymy and syllepsis. This entails a shift from Marino’s aesthetics of rupture to Tristan’s aesthetics of illusions.