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Les derniers textes que publie Jean Genet sont liés à ses différents engagements politiques, notamment en faveur de la cause palestinienne. Même s’il a tracé une ligne de démarcation très nette entre l’écrivain qu’il fut jusqu’à la publication des Paravents en 1961 et le témoin qu’il est devenu, ces écrits s’inscrivent dans le sillage des précédents. La cohérence de l’ensemble de son oeuvre est évidente ; elle tient sans doute à la prégnance d’un principe qui orienta toute sa destinée personnelle. Mon hypothèse est que ce principe peut être défini - notamment - grâce au concept d’exil et, plus précisément, au travers de la relation, essentielle chez Genet, entre l’exil et la honte. L’analyse de son article « Quatre heures à Chatila » et de son ultime texte Un captif amoureux permet de dégager la logique singulière qui structure cette relation. Je m’attache à montrer que cette logique relève moins de l’imaginaire sartrien que de « l’hontologie » lacanienne.
AbstractThe latest texts published by Jean Genet are related to his various political commitments, particularly in favor of the Palestinian cause. Although he drew a sharp line between the writer he was until the publication of Paravents in 1961 and the witness he has become, these works are in the continuity of previous ones. The coherence of all his work is obvious, because the same principle has driven the totality of his personal destiny. My hypothesis is that this principle can be defined - in particular - thanks to the concept of exile and, more precisely, through the relationship, essential for Genet, between exile and shame. The analysis of his article «Quatre heures à Chatila» and his ultimate text Un Captif amoureux reveals the singular logic that structures this relationship. I try to demonstrate that this logic does not correspond to Sartre’s thesis but rather to Lacanian “hontology”.