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Né à Bruxelles en 1898, le poète Norge quitte la Belgique fin 1954 et devient antiquaire à Saint-Paul-de-Vence. Ses motivations semblent claires : francophilie précoce et intense, vie professionnelle frustrante, recueils publiés par des éditeurs parisiens, accueil flatteur des critiques français. Toutefois, ses relations avec son pays natal sont très ambivalentes : mépris et rancœur des années 30 aux années 60, attitude plus chaleureuse ensuite, due sans doute à divers prix et récompenses. Norge affirme qu’il n’est pas un Belge exilé en France, mais le descendant de huguenots français exilés en 1650, son expatriation étant donc en réalité un « retour d’exil ». Resté à Bruxelles, son fils Jean Mogin finira, après de longues réticences, à adopter cette fiction familiale et à prendre lui aussi la nationalité française.
AbstractBorn in Brussels in 1898, the poet Norge left Belgium at the end of 1954 and became an antique dealer in St Paul de Vence. His motivations seem clear: early and intense francophilia, frustrating professional life, collections published by Parisian editors, favorable reception by French critics. Nevertheless, his relationships with his home country are highly ambivalent: contempt and resentment from the 1930s to the 1960s, then a warmer attitude, probably due to various prizes and awards. Norge asserts that he is not a Belgian exiled in France, but a descendant of French Huguenots who have gone into exile in 1650, his expatriation being in fact a “return from exile”. His son Jean Mogin, who has remained in Brussels, after much reluctance, finally decides to adopt this family fiction and to acquire French nationality as well.