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Moeti Oa Bochabela (L’Homme qui marchait vers le soleil levant), écrit par Thomas Mofolo et publié en 1907 par les presses missionnaires de Morija au Lesotho, est le premier roman rédigé en langue africaine subsaharienne. Il ouvre à ce titre l’espoir d’une littérature qui puisse témoigner à plus vaste échelle de cultures orales fragilisées par la présence coloniale en Afrique et répondre ainsi à l’hégémonie européenne. Cependant, l’émergence de la voix de l’auteur mosotho est contrainte par le contexte éditorial missionnaire puisque ce sont les pasteurs évangéliques qui ont transcrit le sesotho, constitué un premier corpus dans cette langue par la traduction de la Bible ainsi que d’oeuvres religieuses et fondé des écoles et une imprimerie pour diffuser la culture de l’écrit. La voix qui émerge alors est profondément marquée par cette présence missionnaire jusque dans le choix de son thème et de ses mots qui manifestent l’imprégnation de la culture biblique. Dès lors, le présent article se propose d’étudier l’intertextualité biblique au coeur de l’ouvrage comme révélatrice des enjeux d’acculturation, de résistance ou encore des stratégies de contournement soulevées par l’expression d’une voix nouvelle sur la scène internationale.
AbstractMoeti Oa Bochabela (Traveller to the East) is a book written by Thomas Mofolo and published by the Missionary Press of Morija (Lesotho) in 1907. It is regarded as the first African novel written in a sub-Saharan language. In that respect, it paved the way for a new literature that would be a cultural testimony for resistance to European hegemony. The birth of a new Sotho voice is, however, subordinated to the project of the missionaries since they were the one who transcribed Sesotho and started its written dissemination. The theme and the very words of the novel are thus influenced by the Bible which was the main Sesotho book at the time. Therefore, the following article examines the biblical intertextuality in Moeti oa bochabela as a sign that reveals the tension between Sotho tradition, acculturation and resistance to the missionaries and the European presence in Africa.