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Cet article part d’une étude effectuée précédemment sur le lexique des couleurs dans les papyrus et dans la Bible grecque. Il se propose de confronter la description des vêtements des femmes de Jérusalem donnée dans la Septante d’Is 3,16-24 avec les témoignages littéraires, documentaires (papyrus, ostraka), artistiques (portraits des momies) et matériels (robes, tissus). Le but est de comprendre les choix du traducteur en se fondant sur la culture et les mœurs contemporaines, l’influence de la Bible grecque, de la littérature hellénistique et des livres des biens apportés en dot dans les contrats de mariage, en soulignant également la sensibilité chromatique de la documentation de provenence égyptienne.
Si ce passage, dans son édition grecque, ne correspond pas verbum de verbo à celui du Texte Massorétique, toutefois il s’en inspire, même si des doutes demeurent à propos de l’interprétation de quelques lexèmes hébraïques rares, sinon hapax.
En dehors des mentions de couleurs, absentes dans le texte hébreu, les robes transparentes et élégantes sont déjà énumérées dans l’original que les manuscrits de Qumrân attestent sans aucune variante. Les innovations de la traduction grecque ne dépendent donc pas d’une Vorlage différente, mais de l’actualisation, dans la mode des bijoux et de la haute couture, réalisée par le traducteur qui s’inspire de l’élégance des dames de l’Alexandrie des Ptolemées. Ainsi, le message du texte originaire acquiert une nouvelle vigueur et plus d’efficacité dans la condamnation de l’opulence des femmes parées d’étoffes précieuses, condamnation qui rejaillit dès lors sur les prêtres du Temple de Jérusalem qui en font un même usage.
AbstractA previous analysis on colour terms in Papyri and the Greek Bible is the source of the present investigation. The description of women’s clothing in Jerusalem as occurring in Is 3,16-24 of the Septuagint Version is compared to literary, documentary (papyri, ostraka), artistic (mummy portraits) and handmade (dresses, fabrics) testimonies. The aim is to realise the reasons for some translating choices according to the culture and habits of that time, to the influence of the Greek Scriptures, to the Hellenistic literature and finally to the dowry lists in marriage contracts. The chromatic sensibility, typical of the Egyptian documentation, will be emphasised as well.
Although in its Greek “edition” the passage does not correspond verbum de verbo to the Masoretic Text, it derives from this one: yet, the interpretation of some rare, if not hapax, Hebrew terms still remains doubtful. Apart from notes on colours, which do not occur in the Masoretic Text, transparent and elegant dresses are already listed in the original and attested in the Dead Sea Scrolls without any variation. What the translation innovates does not depend on a different Vorlage, but rather on the way the translator updates the fashion trends as to jewels and the haute couture, by taking inspiration from the ladies in Ptolemaic Alexandria. The message the original text conveys becomes more lively and effective when condemning the vacuity and pride of these women who adorn themselves with precious fabrics like the ones used for the furnishings and priests’ vestments in Jerusalem Temple.