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Plusieurs auteurs (Sévérien de Gabala, Michel Glycas et Damascène le Studite) attribuent à Porphyre de Tyr une série de critiques contre l’épisode de l’interdiction de toucher à l’arbre de la connaissance du bien et du mal (Gn 2,17). L’article dresse un panorama des parallèles à ces critiques dans la littérature antique depuis le IIe siècle jusqu’au VIe siècle. L’interprétation de ces parallèles n’est pas toujours aisée: si Porphyre paraît s’inspirer de la critique marcionite et gnostique et s’il poursuit la voie tracée par Celse, les parallèles avec Porphyre ne sont jamais suffisamment précis pour qu'on puisse en conclure que les textes qui lui sont postérieurs témoignent d’une réception des objections du philosophe, plutôt que de la permanence, dans la littérature chrétienne, des objections marcionites et gnostiques dont il semble luimême avoir dépendu. Certains de ces textes méritent d’être mentionnés dans une édition des fragments du Contra Christianos: il ne s’agit pas de les présenter comme des « fragments », mais de fournir au lecteur les pièces essentielles d’un dossier textuel particulièrement problématique.
AbstractSeveral authors (Severian of Gabala, Michael Glycas and Damascenus the Studite) attribute to Porphyry of Tyre criticisms against the narrative of the commandment not to touch the tree of knowledge of good and evil (Gn 2,17). This paper analyses a list of parallels to these objections in ancient literature from the 2nd to the 6th century. Interpreting these parallels is not always easy: Porphyry seems to be inspired by Marcionite and Gnostic critique, and he appears to follow the way paved by Celsus, but the parallels with Porphyry are never precise enough to lead us to conclude that the texts posterior to him testify to the reception of the philosopher’s objections, rather than to the permanence, in Christian literature, of the Marcionite and Gnostic objections which seem to have been among Porphyry’s sources. Some of these texts deserve to be mentioned in an edition of the fragments of the Contra Christianos. Though they should not appear as “fragments”, the edition should give to the reader the essential pieces of a very problematic case.