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The island of Pithekoussai, modern Ischia, was the base of Euboian settlement in central Italy before the foundation of Cumae across the Bay of Naples ca. 740 BC. The general assumption, therefore, is that the island’s ancient name is Greek. But its etymology puzzled ancient writers, such as Strabo and Pliny, as well as modern scholars. The feminine ending in -oussa was often applied by Greek speakers to new places they encountered, including islands. A classical tradition often accepted by modern scholars had it that Pithekoussai (a plural form) meant “[island(s)] rich in monkeys,” from the Greek pithēkos (πίθηκος). The island, however, was not inhabited by apes at any point in history. A main characteristic of the island, however, is its seismic and volcanic activity, which left an imprint on the mythology, historiography, and toponymy of the entire Bay of Naples. Moreover, the archaeology of the island reveals early Phoenician presence there and interaction with the Greek community. Based on these two factors, I propose a new hypothesis, namely that Greekspeakers adapted a preexisting Northwest Semitic name petaḥ-ʾeš (plural pitəḥēy-ʾeš), meaning “gate/gates of fire.” The word was shaped into its Greek form through a popular etymology triggered by analogy with the word for monkey. The underlying meaning in Phoenician, and indeed the Phoenicians’ very presence, were not documented in extant texts and, like the name’s origins, were forgotten.
AbstractL’île de Pithekoussai, l’actuelle Ischia, était la base de la colonisation eubéenne dans le centre de l’Italie, avant la fondation de Cumes de l’autre côté de la baie de Naples autour de 740 av. J.-C. L’hypothèse générale est donc que l’ancien nom de l’île est grec. Mais son étymologie a intrigué les écrivains anciens, tels que Strabon et Pline, ainsi que les chercheurs modernes. La terminaison féminine en -oussa était souvent appliquée par les locuteurs grecs aux nouveaux lieux qu’ils découvraient, y compris les îles. Selon une tradition classique souvent acceptée par les spécialistes modernes, Pithekoussai (une forme au pluriel) signifiait « [île(s)] riche(s) en singes », du grec pithēkos (πίθηκος). Cependant l’île n’a été habitée par des singes à aucun moment de son histoire. En revanche, l’une des caractéristiques principales de l’île est son activité sismique et volcanique, qui a laissé son empreinte dans la mythologie, l’historiographie et la toponymie de toute la baie de Naples. En outre, l’archéologie de l’île révèle une présence phénicienne précoce et une interaction avec la communauté grecque. Sur la base de ces deux facteurs, je propose une nouvelle hypothèse, à savoir que les locuteurs grecs ont adapté un nom sémitique du Nord-Ouest préexistant, petaḥ-ʾeš (pluriel pitəḥēy-ʾeš), signifiant « porte(s) de feu ». Le mot aura été forgé dans sa forme grecque par le biais d’une étymologie populaire suscitée par l’analogie avec le mot grec signifiant singe. Ni la signification sous-jacente en phénicien ni du reste la présence même des Phéniciens n’ont été documentées dans les textes qui subsistent et, comme les origines du nom, elles ont été oubliées.