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Cette étude architecturale du seul monument tardo-antique de ce type en Arménie, l’église de plan hexafolié près du site d’Aragats, s’impose comme une nécessité pour mieux comprendre l’origine de ce parti. On s’accorde à faire remonter sa construction à la charnière des années 630-640 à partir de l’analyse de sa décoration. L’hypothèse formulée ici, selon laquelle le plan hexafolié tirerait son origine d’une importante construction de Constantinople, le martyrium Sainte-Euphémie, repose sur les études menées par H. Goldfus sur cet édifice. Cette construction intervient à un moment où les relations entre les élites politiques et religieuses d’Arménie et l’Empire byzantin deviennent étroites : les reliques d’Euphémie de Chalcédoine sont transférées à Constantinople en 628, et le Catholicos Yezr accepte les décisions du Concile de Chalcédoine en 631. Dans ce contexte, il est vraisemblable que le maître d’ouvrage arménien s’est alors tourné vers le modèle de Constantinople en lien avec le culte de la sainte en question. On examine également ici ce qui ressort de l’approche artistique de l’architecte d’Aragats en lien avec les formes intérieures de Sainte-Sophie de Constantinople. L’analyse du modèle de l’église d’Aragats permet donc de montrer la large portée géographique des relations dans l'architecture tardo-antique. Enfin, on insiste sur le caractère innovant du plan hexafolié d'Aragats et le rôle important de cette église dans le développement de l’architecture arménienne du VIIe siècle. [Trad. de la Rédaction].