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Cet article s’intéresse aux relations que les empereurs ont entretenues avec la ville de Rome, entre la seconde moitié du iie jusqu’au début du ive siècle. Durant cette période en effet, ces derniers ont été obligés de rester de plus en plus longtemps sur les frontières, pour les défendre contre les invasions étrangères ou pour réprimer les rébellions de leurs propres gouverneurs et généraux. Ils n’en étaient pas moins censés être présents à Rome, pour participer officiellement à la vie religieuse, politique et culturelle de la ville, et se montrer à la population. Durant tout le iiie siècle, ils ont tenté de maintenir les rythmes traditionnels de la vie impériale à Rome, en conciliant la nécessité de leur présence dans la ville pour les cérémonies, les jeux, les audiences judiciaires, les constructions monumentales, avec l’espoir de pouvoir continuer à commander personnellement les armées sur les champs de bataille. Alors qu’ils passaient souvent de longues périodes, parfois des années, hors de Rome, ils revenaient en général dans la sacra urbs pour commémorer et célébrer leurs faits militaires. Cette pratique a été maintenue jusqu’à la période tétrarchique, lorsque d’autres cités impériales se sont érigées en rivales de Rome sans pour autant entraîner l’abandon de la cité comme place centrale de l’administration et de la vie impériale, comme l’a prouvé l’installation de Maximien et des membres de sa famille. Les premières années du règne de Constantin illustrent également la prééminence de Rome sur les autres cités impériales. Il faut attendre la fondation de Constantinople pour voir la sacra urbs changer de lieu, et Rome écartée des rythmes de la vie impériale au ive siècle.