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Dans cet article, Isidore de Séville est considéré pour la première fois comme ayant transmis la poésie et la philosophie épicurienne, puisqu’il imite consciemment Lucrèce (par la voie de Servius) dans son Étymologiae 5,31,9-10 et que cet évêque confirme l’idée épicurienne que « le temps n’est pas perçu par soi-même » (tempus per se non intellegitur). Dans la première section, nous montrons qu’Isidore cite fréquemment Lucrèce, ce qui est logique compte tenu de sa popularité auprès des auteurs patristiques et scolastiques et la large réception qu’a connue son œuvre auprès de ces derniers, ce dont il est question dans la deuxième partie de cet article. La troisième section, qui est consacrée aux Étymologiae 5,31, donne une introduction à ce chapitre et à ce livre d’Isidore. Récemment, Valeriano Yarza Urquiola observait qu’Isidore paraphrasait dans son Étymologiae 5,31,3 plusieurs lignes de Lucrèce. Toutefois, Étymologiae 5,31,9-10 contient clairement un écho des strophes de Lucrèce (par le biais de Servius), ce qui n’avait pas encore été observé jusqu’à présent (voir section 4). Enfin, nous concluons dans la cinquième section que non seulement Isidore avait accès à l’oeuvre de Lucrèce au début de 600, mais qu’il approuvait aussi certains aspects de sa pensée. La réception patristique et scolastique qu’ont connue les écrits de Lucrèce devrait être étudiée dans le futur, sous la rubrique Lucretius Christianus.
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