Full text loading...
Cet article souligne la ressemblance intéressante qui existe entre certaines péricopes rabbiniques de provenance babylonienne qui emploient le terme hébraïque hirhur (la « pensée ») d’une part, et des enseignements monastiques chrétiens concernant le logismos de l’autre. Le terme hirhur apparaît dans la littérature rabbinique à l’époque tannaïtique et renvoie à une pensée sexuelle qui peut affecter l’état de pureté rituelle de l’homme. En revanche, les sources rabbiniques babyloniennes utilisent le même terme pour désigner un agent incitant l’homme à commettre des péchés. De ce point de vue, hirhur joue dans le discours rabbinique le même rôle que le logismos dans la littérature monastique chrétienne. Au lieu d’utiliser cette conclusion comme une preuve de l’existence d’un contact historique entre les deux groupes ou les deux corpora, on considère ce parallélisme comme l’indicateur des affinités qui existeraient entre les activités des deux groupes - les rabbins et les moines. Cette conclusion peut également se révéler pertinente pour les études récentes qui mettent en évidence la proximité entre les sources rabbiniques de Babylonie d’une part, et la culture monastique chrétienne de l’autre.
AbstractThis article points out the intriguing resemblance that exists between some Babylonian rabbinic pericopes using the Hebrew term hirhur (thought) and Christian monastic teachings concerning logismos. The term hirhur appears in early rabbinic literature in order to designate a sexual thought that can affect the man’s state of ritual purity. The Babylonian rabbinic sources, however, use the same term in order to designate an agent inciting the man to commit sin. From this point of view, hirhur’s function in rabbinic discourse is the same as the Christian monastic logismos. Instead of using this as a proof of the existence of an actual historical contact between the two groups or the two corpora, I prefer to consider this resemblance as an indicator of the affinity between the activities of the two groups - rabbis and monks. This conclusion may thus be relevant to other recent studies that underline the parallels between Babylonian rabbinic sources and Christian monastic ones.