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Écrivain, poète, académicien, François Cheng est considéré comme un passeur entre deux grandes cultures : l’Orient et l’Occident. Dans son essai intitulé Cinq méditations sur la beauté (2008), plusieurs pages de la quatrième méditation sont consacrées à une réflexion sur le regard et sur l’acte de regarder. La lecture de ces pages soulève la question du sens d’un regard dit poétique, un regard qui serait déterminant d’un art de conjuguer les contraires. À partir d’extraits de l’anthologie À l’orient de tout (2005), l’article se propose de répondre à cette question. L’étude circonscrit et décrit un espace privilégié voire essentiel sur lequel s’accommoderait poétiquement le regard : l’espace entre, lieu d’une interaction des contraires ; elle en analyse les pouvoirs révélateurs du sens en son dépassement. Cette étude met en lumière l’existence d’une corrélation étroite entre l’acte de regarder et l’acte d’écrire l’interaction des contraires, qui présiderait au processus créatif de la poésie de François Cheng.
AbstractChinese-born writer, poet and academic, François Cheng is considered as a “passeur” between the two great cultures of East and West. In his essay entitled Cinq méditations sur la beauté (2008), some pages of the fourth meditation are devoted to a reflection about the look and the act of looking. The reading of these pages raises a question about the meaning of a poetic look - a look that would be the basis of a writing of opposites. From extracts of the anthology À l’orient de tout (2005), the article tries to answer this question. The study determines and describes a particular space in which the poetic look would operate : space between the opposites, and it analyses this space of an interaction of opposites whence meanings rise, whence images are outlined, delineated. This study brings to light the existence of a creative correlation between the act of looking and the act of writing poetically between the opposites; a correlation that would preside over the poetry of François Cheng.