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Bad Girl. Classes de littérature (2014) de Nancy Huston s'articule autour de l'abandon maternel vécu par l'auteure dans son enfance. Sur les pas de Philippe Lacoue-Labarthe, qui place l'origine de la littérature dans l'impossible souvenir de la mort, nous posons que l'écriture hustonienne s'inscrit dans ce traumatisme. Celui-ci est cristallisé en une scène primitive et une scène nucléaire, sans cesse soulignées par la répétition de l'après-coup. Entre impasse et construction, dans un aller-retour entre français et langue maternelle, l'œuvre hustonienne garde les traces de cette origine traumatique et s'articule autour de crises d'identités et de questionnements sur l'être femme, témoignant du désir de son auteure de créer du sens et de se constituer sujet.
AbstractBad Girl. Classes de littérature (2014) by Nancy Huston focuses on her mother's abandonment in her childhood. Following Philippe Lacoue-Labarthe's hypothesis that literature has its origin in the impossible memory of death, we state that Nancy Huston's writing arises out of and is included in this trauma. The abandonment is crystallized in a primal scene and a nuclear scene, constantly emphasized by repetition and aftermath. Between deadlock and creation, moving back and forward between French and her mother tongue, Nancy Huston's work bear traces of this traumatic origin. It is built around identity crises and questioning womanhood, revealing its author's desire to draw meaning and form from herself as a subject.