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En 1988, alors qu'il est sur le point de décéder d'un cancer, le poète chilien Enrique Lihn compose dans l'urgence un ultime recueil retraçant son expérience de la mort en instance. Le présent article étudie ce Diario de muerte (Journal de mort), publié à titre posthume en 1989, selon la perspective de la scène primitive. La notion freudienne y est exploitée pour expliquer comment la mort, perçue comme un revers exact de la naissance, constitue le point de départ de l'acte littéraire. Trois axes de lecture sont alors envisagés. Il s'agit tout d'abord de voir par quels procédés linguistiques est racontée cette scène de la mort en instance, pour ensuite analyser son contenu. Enfin, la possibilité d'une résurrection au travers de l'écriture est envisagée.
AbstractIn 1988, as he is about to die of cancer, the Chilean poet Enrique Lihn hastily composes one very last poetry volume to recount his experience of impending death. This paper investigates the Diario de muerte (Death diary), published posthumously in 1989, from the perspective of the primal scene. The Freudian notion is used to explain how death, seen as a perfect reverse of birth, represents the starting point of the act of literary creation. Three lines of research are considered. Firstly, the paper examines the linguistic processes through which the scene of the impending death is narrated. Its content is then analysed, and finally the possibility of a resurrection through writing will be explored.