Peasant culture of the Meuse-Demer-Scheldt region during the High Middle Ages. Perception schemes and domestic cycles

This article offers an alternative perspective on peasant culture and settlements of the High Middle Ages. Most studies of rural settlements from the High Middle Ages are dealing with ecological and technological aspects of peasant life and political-economic relations with aristocrats. This article looks at cultural relations between peasants and between peasants and another cultural group, the aristocracy. Relations among the peasantry determine the internal cultural definition of the group, the cultural relations with other groups form the external cultural definition. The external cultural definition is based on mutual constitution of cultural groups. In this article the lay-out and composition of the farmyard is used to study the internal cultural definition. Thirty-four farmyards from the period 1125–1250 in the Meuse-Demer-Scheldt region are analysed for this purpose. The members of domestic groups (men, women and children) create perception scheme’s related to among others human-environment relations, gender and age during practices related to living and working in the house and on the farmyard. These are expressed in the lay-out of the yard and articulate with the life cycle of the yard which is made visible with the help of archaeological phases. The lay out of farmyards is compared to those in other regions of the north-western European plain. At the end a reflection is offered on the significance of the study of farmyards to the internal definition of peasants as a cultural group and the external definition of peasant culture vis à vis the aristocracy. What goes for the farmyards goes for castle sites, they too were related to perception schemes which are expressed in their lay-out.

Cet article ouvre des perspectives alternatives concernant la culture et des établissements paysans du Moyen Âge classique. La plupart des études sur les établissements ruraux de cette période se concentrent sur les aspects écologiques et technologiques de la vie paysanne, ainsi que sur les relations politiques et économiques entretenues avec l’aristocratie. La présente étude observe les relations culturelles qu’entretiennent les paysans entre eux et avec un autre groupe culturel, les aristocrates. Les relations dans la paysannerie définissent la culture interne du groupe, les relations culturelles établies avec d’autres groupes la définition de la culture extérieure. La dernière naît de la constitution mutuelle de groupes culturels. L’auteur utilise la structure et la com- position de la ferme pour étudier la culture interne paysanne. Trente quatre fermes de la région Meuse-Demer-Scheldt datées de 1125 à 1250 sont analysées à cette fin. Les membres des groupes domestiques (hommes, femmes et enfants) génèrent des schémas de perception notamment des relations gens-environnement, du genre et de l’âge durant les pratiques quotidiennes de la vie domestique et du travail, tant dans la maison qu’à la ferme. Ces schémas s’expriment dans la configuration de l’enclos du ferme et s’articulent avec les cycles de transformation au cours du temps, marqués par les phases archéologiques. La structure des enclos est comparée à celle d’autres régions du nord-ouest de la plaine européenne. Une réflexion conclusive est proposée sur la signification de l’étude des fermes pour ce qui concerne l’auto-définition des paysans comme groupe culturel et la définition de la culture paysanne vis à vis de l’aristocratie. Ce qui est vrai pour les fermes l’est également pour les sites castraux : la structuration des châteaux exprime également une relation aux schémas de perception de leurs occupants.