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Le livre de Pascal Quignard propose une réécriture du mythe d’Orphée où le musicien descend aux enfers y chercher Eurydice et la ramener à la vie. Le roman met en scène un musicien veuf qui, s’appuyant sur un rituel qu’il ne cesse de reproduire, réussit à transgresser la séparation inéluctable entre les vivants et les morts. Monsieur de Sainte Colombe se livre à un véritable cérémonial où le vin rouge, qui évoque le sang et les libations en l’honneur des morts dans l’Antiquité, joue le rôle d’appât matériel qui accompagne l’appel de la musique, pour susciter l’apparition de Madame de Sainte Colombe. Le syncrétisme religieux y est sensible dans l’usage, tour à tour, des rites païens d’évocation des morts et du rituel chrétien de Pâques, associé à la résurrection du Christ. La musique, présentée ici comme un langage sacré capable de réveiller le monde perdu de jadis, est un élément essentiel contribuant à l’efficacité du rite.
AbstractThis Pascal Quignard’s book offers a rewriting of Orpheus myth where the musician steps down in inferno to rescue Eurydice and brings her back to life. The novel shows a widowed musician who repeats a ritual which allows him to transgress the separation between dead and living creatures. Sainte Colombe executes a perfect ceremonial: red wine which recalls the blood and libations in honour of the dead in Ancient times appears as a lure which, added to the music call, allows his wife to arise from the dead. The religion syncretism is obvious: pagan rites of raising dead spirits are used as well as Christian rite of Easter associated to Christ resurrection. The music like a sacred language, able to awake old times world, appears necessary for the rite efficiency.