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f La Epístola 18 del Corpus del obispo romano León I (440-461) : ¿ un « falso simmaquiano » ?
- Brepols
- Publication: Revue d'Histoire des Textes, Volume 8, Issue 1, Jan 2013, p. 171 - 226
Abstract
Cet article affirme le caractère inauthentique de la Lettre 18 du corpus de Léon Ier à partir, principalement, de deux arguments: (a) la structure singulière du document, résultant de la réunion de fragments textuels de trois lettres antérieures (les Lettres 1 et 2 de Léon et la lettre de l’évêque de Rome Siricius à Himérius de Tarragone) , fragments à leur tour interpolés par le faussaire, le résultat étant un nouveau document aux évidentes incohérences internes ; (b) l’allusion qui y est faite à un canon conciliaire qui interdirait la promotion à la hiérarchie ecclésiastique des clercs au passé hérétique ou schismatique, canon non attesté dans la discipline ecclésiastique contemporaine et dont l’existence à l’époque de Léon est démentie par la manière de procéder indiquée par Léon pour faire face à des situations similaires à celle évoquée dans ce supposé canon. À partir des modifications effectuées par le faussaire sur les textes qu’il réutilise - lesquelles mettent en évidence les intentions de leur auteur - est proposé un contexte historique pour l’élaboration et la diffusion du faux : la phase finale du schisme laurentien à Rome, dont une des conséquences fut la saturation des ordines de l’Église romaine après la reconstitution de l’unité. Cette situation aurait conduit un groupe de « fidèles symmaquiens » à élaborer un faux pseudo-léonin, de l’autorité duquel ils pouvaient se servir pour bloquer la promotion dans la hiérarchie ecclésiastique romaine des anciens schismatiques laurentiens revenus à l’obédience symmaquienne.
AbstractThis article affirms the spurious nature of Letter 18 in the corpus of Leon I, presenting two main arguments: (a) the unusual structure of the document, which pieces together textual fragments from three pre-existing letters (Letters 1 and 2 by Leon, and the letter of Siricius, bishop of Rome, to Himerius of Tarragona), fragments interpolated by the forger and resulting in a new document with obvious internal incoherencies; (b) the allusion that is made to the canon of a council that prohibits the promotion in the ecclesiastical hierarchy of clerics with a schismatic or heretical history, a canon that is not attested in contemporary ecclesiastical discipline and the existence of which at the time of Leon is contradicted by the procedures endorsed by Leon for dealing with situations similar to those evoked by the supposed canon. The modifications of the forger, which plainly reveal his intentions, suggest a historical context in which the fraud was published: the final phase of the Laurentian schism in Rome, where one of the consequences was the saturation of the ordines of the Church of Rome after the reconstitution of unity. The situation would have led a group of “Symmachian faithful” to construct a false, pseudo-Leonine letter, by whose authority they could block the promotion in the Roman ecclesiastical hierarchy of former Laurentian schismatics who had rejoined the Symmachian obedience.