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Les colonnes du ciborium de San Marco à Venise
La recherche s’articule autour de trois axes principaux : une lecture approfondie des aspects visibles et matériels qui composent l’œuvre d’art c’est-à-dire les parties sculptées et les inscriptions ; la relation de l’œuvre avec les sources littéraires ; enfin la relation de l’œuvre avec le contexte. L’application d’une méthode globale qui considère l’œuvre d’art comme un objet complexe fait de signes de lieux et d’intentions artistiques a permis une nouvelle interprétation de l’œuvre ouverte à des enjeux tout à fait actuels d’histoire de l’art et connectée à la notion d’histoire et d’anthropologie des objets en constante relation avec le temps et l’environnement.
Ce livre se compose de huit chapitres qui affirment et décomposent à la fois le « système » des colonnes ; ils sont précédés d’une mise en perspective historiographique. L’ouvrage présente également un catalogue exhaustif de fiches décrivant pour la première fois une à une les scènes et les inscriptions des colonnes.
La voix de son maître
Les hérauts d’armes au service des ducs de Bourgogne (1363-1519)
Le héraut d’armes est un personnage incontournable du Moyen Âge occidental. Spécialiste des tournois présent au côté du prince lors des grandes cérémonies constamment sur les routes pour porter des lettres aux différents souverains il est aussi l’un des meilleurs connaisseurs de la noblesse occidentale.
L’émergence de ces officiers dans la société de cour est fulgurante. Apparus à la fin du XIIe siècle au sein du groupe des jongleurs et des ménestrels ils se mettent dès la fin du XIVe siècle au service des grands seigneurs des villes et des princes pour devenir au dernier siècle du Moyen Âge une véritable institution en France en Angleterre ou en Bourgogne.
Les Pays-Bas bourguignons offrent sans aucun doute un des meilleurs exemples de l’épanouissement de l’office d’armes au sein d’une cour médiévale. Véritables porte-voix du duc chargés de prononcer les déclarations de guerre et de publier la paix les hérauts sont omniprésents dans la conduite de la guerre ou dans la diplomatie de Philippe le Bon et de Charles le Téméraire. Baptisés du nom de provinces bourguignonnes vêtus de leur cotte d’armes ils représentent l’État bourguignon autant que le duc lui même jusqu’à en devenir son avatar.
Legitimation of the Elites in High Medieval Poland and Norway
Comparative Studies
Between the years 1000 and 1300 the two developing polities of Norway and Poland often followed similar trends. Both realms were located on what was considered the periphery of Europe both joined Latin Christendom — and with it the wider sphere of European cultural influence — at the turn of the first millennium and both by the end of the thirteenth century had largely coalesced as stable kingdoms. Yet while the histories of these two countries have long been studied along national lines it remains rarer for them to be considered outside of their traditional geographical context and studied via comparison with events elsewhere.
This innovative volume seeks to explore the means and uses of symbolic power that were employed by religiopolitical elites in order to assert their legitimacy and dominance by taking an explicitly comparative approach and dual perspective on these two polities. What stories did elites tell themselves and others about their deservedness to rule what spaces and objects did they utilize in order to project their elevated status and how did struggle and rivalry form part of their societal dominance? Formed from chapters co-written by experts in Polish and Norwegian history this unique volume not only reflects on the similarities and differences between events in these two polities but also more broadly offers conceptual tools and comparative frameworks that can enhance our wider understanding of the conditions and factors that shaped religiopolitical behaviour on the peripheries.
Les comptes de la prévôté barroise de Longwy (vers 1318-1370)
Au cœur d'un renouvellement de l'approche des sources de l'histoire médiévale la comptabilité domaniale publique connait depuis une quinzaine années la faveur des historiens des institutions et des origines de l'État. Les registres de comptes sont ainsi reconnus comme une source intrinsèque et non plus seulement comme une base de données factuelles alimentant de vastes synthèses historiques. En région lorraine les registres de comptes des prévôts du comté-duché de Bar par la richesse des collections chronologiques permettent cette approche nouvelle où le document comptable dans sa dimension codicologique et administrative participe pleinement au renforcement des liens entre centre et périphérie et à l’élaboration des dynamiques de gouvernement.La lecture et l’étude précise des registres de la prévôté de Longwy permettent de pénétrer au cœur des rouages administratifs de l'État barrois au temps de la régence de Yolande de Flandre de la Peste Noire et du début de la guerre de Cent Ans en Lorraine. Apparaît alors en pleine lumière la genèse du compte domanial instrument de pouvoir pour les décideurs centraux et preuve de la manière de servir pour les administrateurs locaux : prévôts châtelains et clercs jurés. Mais la gestion domaniale ne saurait se passer d’une phase de contrôle administratif. L’examen des comptes véritable tradition barroise va peu à peu s’institutionnaliser et revêtir un caractère hautement technique avec la création d’un organe de gouvernement d’une importance majeure : la Chambre des Comptes. Cette dernière fait alors basculer les comptes et le contrôle comptable dans une nouvelle dynamique : celle de la construction de l'État.
La révocation des évêques français par Pie VII à l’occasion du concordat de 1801
La décision de Pie VII de révoquer en 1801 plusieurs dizaines d’évêques d’un seul trait de plume est totalement singulière. Jamais un pape n’avait pris une telle mesure et jusqu’à ce jour aucun des successeurs de Pie VII ne l’a réitérée. Il faut dire que le pape a agi dans des conditions très particulières.
Cet ouvrage propose au lecteur de revivre les heures à la fois tragiques et grandioses qui ont mené à cette décision unique. Cette étude captivante s’appuie sur un grand nombre d’archives dont certaines sont publiées ici pour la première fois. Elles redonnent vie aux acteurs de l’époque. Au fil des pages le lecteur sera le témoin privilégié des passions des affrontements de la qualité aussi de ces hommes qui ont forgé le destin de la France religieuse pour leur siècle.
Pie VII en destituant les évêques français a tracé un chemin juridique pour l’utilisation de l’instrument de la révocation redécouvert sous Jean-Paul II et utilisé depuis à une dizaine de reprises par ses successeurs. L’auteur sur le fondement de l’expérience de Pie VII propose de réserver la révocation aux cas où l’évêque sans faute de sa part ne pourrait plus gouverner sans dommage son diocèse. Il suggère également quelques idées pour garantir qu’elle soit un instrument au service de la justice.
La Réforme aux Pays‑Bas,1500-1620
Cette étude générale de la Réforme aux Pays-Bas retrace les développements clés du processus de réforme - à la fois auprès de la population protestante et catholique - pendant le XVIe siècle. Synthétisant cinquante ans de littérature scientifique Christine Kooi se concentre particulièrement sur le contexte politique de l'époque : comment le changement religieux a été procédé au milieu de l'intégration et la désintégration de l'État dynastique des Habsbourg aux Pays-Bas. Une attention particulière est accordée au rôle de la Réforme dans la fomentation et l'alimentation de la révolte contre le régime des Habsbourg à la fin du XVIe siècle ainsi qu'à sa contribution à la formation des deux états successeurs de la région la République néerlandaise et la Pays-Bas du Sud (Belgique). La Réforme aux Pays-Bas 1500-1620 est un outil de travail essentiel pour les universitaires et les étudiants de l'histoire européenne moderne réunissant en un seul volume des recherches spécialisées sur les Pays-Bas.
L’amour au Moyen Âge
Est-il un, est-il pluriel ?
Peu de notions médiévales sont aussi vastes et semble-t-il aussi hétérogènes que l’« amour » puisque de la convoitise à la charité de la passion amoureuse à la piété filiale de l’amitié entre égaux à l’amour du prince de l’amour de Dieu à l’amour du prochain en passant par celui envers soi-même ou ses ennemis il reçoit les noms les plus variés vise les objets les plus divers encourt les jugements moraux les plus contraires. Ceci soulève plusieurs questions au centre des échanges entre médiévistes de toutes disciplines: histoire philosophie théologie lettres latines et romanes histoire du droit histoire de l’art etc. Pourquoi observe-t-on soudain une vogue littéraire de l’amour au xiie siècle chez les poètes d’oc et d’oïl les exégètes du Cantique des cantiques les théologiens de la Trinité ou de la charité les maîtres de la vie intérieure les commentateurs du pseudo-Denys les philosophes de l’amor honestus ou de l’amitié les canonistes définissant le mariage les théoriciens de l’amour du prince et de ses sujets les amants eux-mêmes dont on commence à conserver les correspondances enflammées? Ensuite comment écrivains et docteurs tout en distinguant soigneusement les diverses sortes d’amour les intègrent-ils dans une même conception unitaire? Enfin pourquoi dans les trois derniers siècles du Moyen Âge se met-on à opposer de plus en plus la connaissance et l’amour comme deux facultés de l’âme symétriques et antithétiques et quels sont les enjeux jusqu’à aujourd’hui de cette joute entre l’amour et la connaissance ?
A l'aube de la peinture moderne
Vers un nouvel humanisme, de Byzance à l'Italie
Il s’agit de revisiter ici une phase cruciale de l’histoire de la peinture dans une optique bien spécifique. On se démarque en effet d’une vision ayant crédité de manière trop exclusive l’Italie des environs de 1300 d’une « révolution » ouvrant la voie à la modernité. En revenant sur ce qui a préludé à cela dans la Péninsule même et surtout en accordant une égale attention à ce qui a simultanément – ou antérieurement à maints égards – été produit dans le monde byzantin on tend à un radical rééquilibrage de la perspective. C’est alors dans sa véritable dimension que se perçoit l’évolution artistique de l’époque en lien étroit avec un contexte politico-religieux tout à fait particulier : celui d’une installation des Latins à Constantinople et dans plusieurs territoires de l’Empire d’Orient et d’un projet de réunion des obédiences catholique et orthodoxe ; avec dans ce cadre une décisive action des nouveaux Ordres Mendiants vite implantés dans tout le monde méditerranéen et développant une prédication réellement accessible au plus grand nombre étayée – chez les Franciscains au premier chef – par une imagerie traduisant la geste du Christ et des saints sur le mode le plus crédible incorporant précisément les avancées déjà opérées à cette fin dans la zone orientale.
Après un panorama historiographique faisant le point sur les positions plus ou moins anciennes et leur impact jusqu’à nos jours on aborde en premier lieu ce qu’il en a été des conceptions et fonctions dévolues à l’image trop volontiers considérées comme différentes d’un milieu à l’autre. Puis on affronte le champ de l’iconographie en propre avec les accents spécifiques qui y sont portés. Ensuite vient l’examen des divers aspects formels (et des moyens techniques mis en œuvre) ; examen non moins capital puisque ce sont le naturalisme et l’expressivité de la figure ainsi que son insertion dans un espace tridimensionnel qui visent à une communication plus efficace avec le fidèle ; cela par la forte sollicitation de ses sens pour sa profonde imprégnation de ce qui s’offre à sa vue. On peut dans cette démarche reconnaître une authentique humanisation de la foi. Et il s’avérait donc essentiel de souligner que dans cette mutation où l’image s’est trouvée investie d’un rôle majeur la contribution de la chrétienté byzantine a été aussi déterminante que celle de l’Italie.
Les (r)évolutions dans le théâtre européen (xvii e-xviii e siècles)
Au fil des siècles le théâtre a subi plusieurs transformations : formelles esthétiques et techniques. Le jeu d’acteur l’arrangement de la scène et l’aménagement de la salle de spectacle ont aussi évolué. Les dramaturges et les comédiens se sont investis dans la recherche de la meilleure forme d’expression visant à influer le mieux sur le public. Dans différents pays européens ces évolutions se manifestèrent de différentes manières et intensités selon la spécificité culturelle politique et sociale locale.
Les contributeurs du présent ouvrage essaient de retracer certaines de ces (r)évolutions théâtrales qui ont eu lieu en Europe à travers les siècles. Leurs textes offrent une vue panoramique sur cette thématique invitant les lecteurs à explorer les aspects parfois un peu moins connus de l’histoire du théâtre.
A Latin-Polish Sermon Collection and the Emergence of Vernacularisation
This monograph offers an analysis of the so-called Kazania augustiańskie (‘The Augustinian sermons’) a unique manuscript which represents a very early phase in the vernacularisation of medieval Polish textual culture when vernacular or bilingual texts started to manifest their independent development. The relationships between Latin and the Polish vernacular in this text surviving in a contemporary manuscript sheds light on the ways in which Latin determined the development of written Polish in the textual genre of the sermon. The detailed and multifaceted analysis of the linguistic features of the Kazania augustiańskie contributes to the continuing discussion in medieval studies on the emergence of the earliest texts in the vernacular languages and on the preconditions and dynamics of vernacularisation.
At a first glance this book may appear to be the tale of a single manuscript told solely from the point of view of a historian of language. However it also explores both the birth of a particular medieval text and more generally the growing ability to compose vernacular texts. This capacity which developed over the medieval period was based on Latin models; over the centuries it contributed to vernacular texts becoming a fundamental component of European culture.
The Legacy of Medieval Scandinavian Encounters with England and the Insular World
The Vikings had a major and lasting impact on the English language. This volume is a unique companion to the study of Anglo-Scandinavian language contact providing expert discussions of its contexts backgrounds and the considerable afterlife of its effects through the Middle Ages and down to the present day. It contains thirteen new articles by leading specialists in the fields of early medieval languages literature and history specially commissioned in order to explore as wide a range as possible of the historical and cultural contexts for Anglo-Scandinavian encounters in the Viking Age and the evidence for them. These essays analyse in detail the Old Norse influence on English offering studies of words and their meanings in their textual and literary contexts and including lexicography dialectology and syntactic research; they explore findings from archaeology inscriptions and place-names; and they situate Anglo-Scandinavian contacts in the larger multilingual multicultural contexts of the North Sea and Irish Sea worlds.
Linguistic Fragmentation and Cultural Inclusion in the Middle Ages
Translation, Plurilingualism, Multilingualism
Linguistic fragmentation contains the risk of cultural separation while the concept of inclusion implies the recognition of the difference of the Other which must be recognised in its specificity to develop a process of inclusion. One of the main means of overcoming the dangers hidden in linguistic fragmentation is unquestionably plurilingualism and relatedly translation. Translation enables the transmission of content from one linguistic-cultural system to another. Multilingualism is not just a peculiarity of the contemporary age it is a fundamental phenomenon of the Middle Ages. The conceptual relationship between linguistic fragmentation and cultural inclusion and the inter-relationships of these two apparently opposing poles with the communicative tool of translation requires some reflection within the broader framework of translation studies in the Middle Ages. This collection of essays examines the seemingly paradoxical concept of linguistic fragmentation as an instrument of cultural inclusion thanks to the practice of translation.
The essays explain the relationship through translations between many medieval languages and texts from Icelandic to Italian from English to French and more. They examine vernacular circulation of religious texts (translation of the Bible of hagiographic or homiletic texts etc.); circulation thanks to translation of literary texts (e.g. the translation of epic-chivalric cycles); translation from a koine language to another language and vice versa; and the relationship between the choice of the target language and the socio-cultural context.
Le dieu de Sénèque
Optimisme rationnel et pessimisme tragique
This volume concludes that there is such a thing as a unified Senequian theology which forms a system despite the necessary duality of its philosophical and literary approaches. This quest for a definition of the Stoic god is achieved through multiple literary forms which provide as many perspectives on the divine. Seneca's religious views offer the individual growing in wisdom to develop a knowledge of the god which is inductive rather than deductive experimental and not only theoretical sensitive and not purely rational – all within the context of a pagan and philosophical monotheism. Thus all the originality of Seneca’s theological undertaking lies paradoxically in a refocusing on Man who must be freed from his existential fears and led to the heroic acceptance of the divine plan. Indeed Seneca’s carefully thought out theodicy goes beyond the Stoic’s traditional optimism – which considers the rational god to be inherently provident – and positively confronts the question of the existence of Evil which culminates in tragedies. Ultimately the center of gravity of Seneca’s religion which is based on an exaltation of human interiority shifts from the god to the sage a true hero who has managed to overcome the vicissitudes of life and whose glorification constitutes the supreme degree of piety.
Les Actes éthiopiens du diacre Étienne
Ce nouveau volume de la collection Apocryphes présente au lecteur une anthologie inédite de six textes éthiopiens consacrés à saint Étienne premier martyr et premier diacre du christianisme. Étienne modèle du diacre est une figure particulièrement vénérée dans l’Église éthiopienne. Dès l’Antiquité tardive puis tout au long du Moyen Âge des textes traduits du grec et de l’arabe mais aussi des compositions originales en guèze (éthiopien classique) furent produits copiés puis adaptés à la liturgie de l’Église éthiopienne. La tradition éthiopienne sur Étienne se révèle ainsi au sein de l’Orient chrétien singulièrement originale et riche.
Le premier texte présenté est le Gadla ’Esṭifānos (ou Actes d’Étienne) qui relate le combat épique opposant saint Étienne à deux magiciens. Ce récit étonnant qui s’appuie sur l’épisode biblique du martyre d’Étienne dans les Actes des apôtres ajoute nombre d’éléments apocryphes et merveilleux. Sont également inclus dans le présent volume la version guèze de la Révélation des reliques d’Étienne qui eut lieu dans les environs de Jérusalem en 415 deux récits tirés du Synaxaire éthiopien (un ouvrage à usage liturgique) puis une homélie médiévale de Retu‘a Hāymānot et enfin un salām (court poème) en l’honneur du protomartyr.
Une introduction générale sur l’histoire du culte d’Étienne un glossaire des termes éthiopiens une bibliographie exhaustive et plusieurs index complètent le volume.
L’Église et les églises
Iconographie du monde grégorien
Vers le milieu du xi e siècle le pape s’empare d’un projet à vocation universelle : la réforme de l'Église. L'initiative entraîne à de profonds changements de société et au renouvellement des formes et moyens d'expression architecturaux et iconographiques. Nouveau chapitre dans un débat ancien ouvert dans les années 1970 par Hélène Toubert et Ernst Kitzinger et sans cesse réinvesti par les spécialistes du roman l'ouvrage vise à mieux comprendre la réception artistique des idées de réforme à Rome en Italie et en France. L’enquête procède par cumul d’expériences acquises sur des monuments singuliers et emblématiques des XIe et XIIe siècles. Elle révèle la diversité des discours et des solutions en écho à leur temps et à leur lieu et montre aussi l’unité des répertoires iconographiques des systèmes de pensée et des enjeux tous liés au nouveau modèle de la société chrétienne.
Lupae
Présences féminines autour de Romulus et Rémus
Romulus et Rémus naissent d’une vierge vestale (Ilia ou Rhéa Silvia) ou d’une esclave qui s’accouple avec un phallus divin. Après avoir été soustraits à leur mère ils sont allaités par la louve une bête qui malgré son caractère de prédateur se comporte comme une nourrice pleine d’attention et d’affection. L’abris pour cet allaitement interspécifique est offert par le figuier Ruminalis qui dérive son nom comme la déesse Rumina de la mamelle allaitante. Cette enfance sauvage se conclut quand les jumeaux sont accueillis par Acca Larentia femme de renommée redoutable qui les allaite et les fait grandir dans un milieu pastoral. Comme la louve dont elle est l’alter-ego Acca Larentia s’affiche pour sa remarquable générosité qui est à l’origine d’une fête publique les Larentalia célébrée en décembre. Un fil rouge se dénoue entre ces figures primordiales : le lait nourricier que la mère n’a pas pu donner à ses fils et que les autres figures offrent à sa place.
En suivant les traces de ce fluide cette enquête anthropologique historique et philologique analyse les valeurs culturelles et religieux de ces présences féminines devenues des piliers de la mémoire collective des Romains.
La fabrique des bébés dans l'Antiquité
Enquête sur les « biberons » gallo-romains
Du sein au biberon s’intéresse à de curieux petits vases qui ont la particularité de présenter un bec sur leur panse et de se trouver principalement dans des tombes d’enfants. Les archéologues les ont baptisés “biberons” ou parfois “tire-laits”. Se concentrant sur la Gaule romaine cet ouvrage fait le point sur la fonction encore débattue de ces vases en s’appuyant sur des analyses biochimiques révélatrices de leur contenu. Montrent-elles que les vases ont contenu du lait comme leur nom le suggère ? Pas toujours et pas seulement. L’étude approfondie des sources écrites anciennes (d’Hippocrate et Aristote à Pline Soranos et Célius Aurélien) ainsi que de l’iconographie permet de mieux approcher le contexte d’emploi et la fonction de ces vases en les inscrivant dans le cadre global de l’alimentation et des pratiques de soin. La physiologie de l’enfant sujet à des besoins et des maladies particulières qui le distingue de l’homme et de la femme adultes le rapproche au contraire de certaines catégories sociales comme l’atteste l’usage de ces vases. Ainsi en combinant témoins archéologiques archives iconographiques et textuelles et analyses biochimiques cet ouvrage éclaire certaines représentations du corps et certaines stratégies alimentaires et sociales. À la croisée de l’histoire matérielle de l’histoire culturelle et de l’histoire du corps il propose à partir de l’étude des rapports entre lait et enfant et l’usage des “vases-biberons” en Gaule une réflexion plus large sur la physiologie et la santé.
La frontière absente
Études réunies en l’honneur de François de Polignac
À l’occasion des soixante-dix ans de François de Polignac nous sommes réunis autour de ce projet d’édition pour développer des sujets de recherche inspirés de ses publications et de son enseignement à l’École pratique des hautes études. Ce volume prend la forme non pas de mélanges mais d’essais sur des thématiques autour de l’Antiquité grecque de la structuration de l’espace et des constructions identitaires combinant des sources archéologiques et textuelles et propose une réflexion dans le temps et l’espace. Nous voulons ainsi montrer par des cas d’étude comment François de Polignac a su aborder les civilisations antiques par une vision aussi précise que large en intégrant les données sur la longue durée et en évitant d’adopter un modèle interprétatif uniforme dans le processus de la rédaction historique. L’aspect comparatiste s’est révélé important entre des régions et des époques différentes du monde gréco-romain jusqu’à la Mésopotamie et la Chine. Une partie des textes est consacrée au commentaire de ses travaux dans le but d’expliquer comment ceux-ci nous inspirent et ouvrent des perspectives à d’autres réflexions et recherches.
Local Coinages in a Roman World (Second Century BC–First Century AD)
A Catalogue of the Richard B. Witschonke Collection of Coins in the Early Roman Provinces
The Richard B. Witschonke Collection of more than 3700 coins now in the collection of the American Numismatic Society provides the historical and numismatic prologue to the study of Roman provincial coinage. Most of the specimens are of great historical and numismatic value as explained in the historical introductions preceding each of the 36 sections of this catalogue. This collection offers a unique overview of the diverse ways in which the monetary systems of the Mediterranean basin responded to the Roman conquest in the second and early first centuries BCE and to the related necessity of interconnectivity.
Kartulare
Ordnen der Archive und Ordnung der Welt (9.-13. Jahrhundert)
Ce recueil d’actes est le résultat d’un atelier de recherche dans le cadre d’un partenariat entre l’université franco-allemande l’université Goethe de Francfort-sur-le-Main et l’Institut français d’Histoire en Allemagne (désormais IFRA-SHS). Cette rencontre a réuni des chercheurs français allemands et néerlandais autour de la question des mises en ordre opérées par et dans les cartulaires ecclésiastiques. Le parti pris fut de considérer cette dimension dans un temps long (IXe-XIIIe siècle) et dans un vaste espace géographique allant de la Souabe au diocèse de Quimper. Huit études de cas présentent différentes mises en ordres observées au sein d’un unique cartulaire ou d’un corpus. Elles considèrent entre autres la cartularisation comme une mise en ordre des archives par un classement des actes sur un support nouveau ; mais aussi comme un moment où l’établissement cartulariste ordonne de son patrimoine et se définit par rapport à ses voisins laïcs et/ou ecclésiastiques.